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  • "le BERLIET" de mon enfance (suite)

    dans ma mémoire...Ca y est ILS sont là au pied du grand chêne, soit a 50m du hangar, les ordres fusent, allez on attaque ici,  on place la motopompe remorquable en aspiration dans la petite mare, les tuyaux se déroulent presque seuls, comme par magie, les casque brillent de milles feux sous le soleil de l’été, ce camion tant espéré étincelle comme un joujou tout neuf !!! Quel spectacle pour moi qui n’ai que 11 ans ! L’officier si je me rappelle bien , c’était le chef de corps lui-même Mr Gondal, le préposé à la motopompe Mr Fort joseph, dit « Pepou »,le troisième dont je me rappelle c’était Mr Barthe du lieu-dit les « Mottes » tout jeune  sapeur pompier. Un autre devait être plâtrier ou maçon car il avait gardé ces habits civils « sous le cuir »  on voyait bien son pantalon tout blanc, mais hélas les autres de l’équipage ont échappés à ma mémoire… qu’ils veuillent bien m’excuser de cet oubli.

    Deux lances de 45 sont mises en manœuvre rapidement car le toit de la maison commence à brûler aussi, mon grand père donne des ordres  lui aussi ; car il faut faire un coupe feu pour arrêter  le début d’incendie à la toiture principale, quitte a le faire lui-même à la hache…. Il à l’habitude mon « papi » de la hache, il coupe bien  quatre à cinq buchers l’hiver  et le tout à la hache et au « passepartout ».

    Mr Gondal voit qu’il a affaire a un « rude » et ne peut qu’acquiescer  à  demis mots, car il avait la même vision du sinistre, une lance coté nord et une autre coté  sud, on arête d’abord la propagation et après on s’occupera du foyer principal. Le « Berliet » envoie la pression et on évite ainsi de couper le toit a la hache, une petite lance est branchée directement sur la moto pompe qui sert à refroidir le mur mitoyen entre le hangar et la ferme. Déjà les premiers badauds  sont là !!!! Ils ont suivi le camion depuis Lézat et tout le monde y va de son commentaire !! Mégot ? Foin qui a chauffé ? Cul de bouteille qui a fait loupe ? J’entends même dire : « peut être le gamin » ? etc., des commentaires  qui, me semble t’il avaient l’air d’exaspérer Mr Gondal. Déjà plus de 20mn que sa « bataille » dur avec le feu, et l’hydraulique commence a montrer des signes de faiblesse, normal 3000l c’est beaucoup et très peu a la fois, Mr Fort prend l’initiative de brancher un tuyau sur le robinet de la maison afin de réalimenter la mare déjà a sec, il faut dire qu’avec la sécheresse elle devait tout juste contenir 2000l. A l’époque le centre de secours de Lezat n’a pas d’autre porteur d’eau, pas de renforts, ni de CCGC comme de nos jours, donc il faut faire avec les moyens de bord. Je me rappelle très  bien la « tête » du gars du service des eaux qui viendra relever le compteur plus tard car celui-ci  avait fait « le tour » soit plus de  cents  mètres cubes utilisés, mais sera très compréhensif  quand on lui expliquera pourquoi autant de consommation ! Le « Berliet » a son tour sera a sec et devra quitter le « chantier » pour aller refaire le plein au poteau route de « francazal ».De ce temps on continue extinction avec la lance de la moto pompe actionnée par intermittence. Un panache de fumée blanche monte à la verticale visible depuis Castagnac, entrainant la venue encore plus nombreuse de curieux. Le camion revient rechargé en eau et la « on met le paquet » lance a ses hommes l’officier, et les deux lances débitent a nouveau a plein régime, le foyer enfin baisse un peu d’intensité, une odeur acre envahit les alentours signe que  le travail des sapeurs commence à porter ses fruits.

    Mais l’extinction de foin ou de paille est parait t-il la matière la moins facile à éteindre car  on doit la remuer et  c’est le sapeur Barthe qui va s’y coller à l’aide de la fourche à dents recourbées. Quel travail titanesque, cinquante mètres cubes de foin à remuer a la main, ponctuée d’un petit coup de lance pour finir d’éteindre les foyers résiduels. A l’époque pas d’appareil respiratoire isolant ni de cellule « sauvetage – déblaiement »…. on mouille un foulard et on se le plaque sur la bouche pour ne pas respirer trop de fumée, je vous laisse imaginer l’eau qui dégouline le long du «  cuir » et qui trempe les pantalons comme une soupe, la chaleur du foyer plus celle du soleil qui frappe sur le dos, les gouttes de sueur qui viennent vous aveugler, et on y va gaiement quand même, le poids du casque en acier chromé qui vous muscle les cervicales de tant que son poids vous bascule la tête de droite a gauche !!! On évacue le foin mélangé avec les résidus de la charpente calcinés vers le talus en contre bas de la ferme ! Quel boulot les GARS !! Le tout bien sûr sans rechigner et dans la bonne humeur. A « las pouilles » il y a toujours  de la bière au frais, de la Valstar je crois, des bouteilles de un litre avec un bouchon mécanique en porcelaine, on mélange avec de la limonade pour faire un panaché maison, très en vogue a l’époque dans nos campagnes. Les 8 Sapeurs vont se désaltérer, on souffle un peu, le feu est circonscrit…. mais pas encore éteint, il est presque 18h ; déjà  quatre heures de passées à combattre ce putain de feu , une autre citerne sera nécessaire , le « Berliet » monte à travers le bois de « Carrou » afin d’aller refaire le plein de la cuve, on sent la puissance car il va avaler la côte du bois sans aucune difficulté et je pense que les ccf de nos jours ne feraient pas mieux.  Retour au sinistre,  le tas commence enfin à baisser, le déblaie continue, il est presque 22h quand Mr Gondal  décrète « feu éteint ». Un dernier coup à boire à toute l’équipe des pompiers, et ceux ci rentrent enfin chez eux et en partant il est décidé qu’une ronde sera faite le lendemain matin vers 7h. Je vois repartir ces hommes, avec dans leur regard le sentiment du devoir accompli, ces images qui sont a tout jamais gravées dans ma mémoire vont certainement expliquer pourquoi plus tard je serais en admiration envers tous ces hommes et femmes qui se dévouent sans compter, et aussi mon attachement à ces camions rouges.

     

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  • "le BERLIET" de mon enfance

    Tout a commencé par une après midi torride du mois de juillet 1968.J’ai onze ans et je suis en « vacances » chez mes grands parents qui habitent au lieu-dit « las pouilles ». Apres avoir pris le repas de midi, mon grand père et ma grand mère partent faire une petite sieste bien méritée, quand à moi je pars a l’étable m’amuser avec un petit chiot de quelques mois, dehors il fait chaud, très chaud même, vous savez ce genre d’après midi où il n’y a aucun courant d’air, un bon « cagnas » comme on dit ici dans le lézadois. Tout a coup, une légère fumée envahit l’étable, je trouve cela bizarre et je sors à l’extérieur pour voir……… Stupeur le hangar qui jouxte la maison commence à brûler, quelques flammes d’ici-de-là, je cours vers la chambre de « papi » et lui dis que le hangar est en feu et qu’il faut se lever vite. Celui-ci n’en croit pas un mot et il croit que je lui raconte encore des bêtises, j’insiste vivement ; mais il ne me prend  toujours pas  au sérieux. Tentative auprès de « mamie » qui elle, comprenant que je ne plaisante pas,  court  vers le hangar et revient toute haletante et toute retournée.

    Mon grand père pense alors que c’est sérieux, et va à son tour sortir, et déjà le hangar est en flammes, il se met à crier très fort « au secours !!!! au secours !!! » pour appeler à l’aide les voisins. Derrière la maison il y a une petite mare, il prend un seau et jette vigoureusement de l’eau sur le foyer. Peine perdue car la totalité du hangar est en feu. Il faut savoir que sous ce bâtiment, mon grand père avait stocké tout le foin d’une année pour nourrir ces 5 vaches ; soit environ une cinquantaine de mètre cubes de foin en vrac bien sec, un combustible parfait pour que toute la maison soit dévorée par le feu. Je vous rappelle que cela se passe en 1968, pas de téléphones dans les fermes, pas de portables comme aujourd’hui, seuls les artisans, commerçants et notables ont le privilège de posséder le fameux appareil. Mais comme « papi » a crié tellement fort,  ma mère qui habite à 150m de là, a entendu l’appel et voit depuis « Carrou » les flammes, court vers la route qui descend vers Lézat , arrête la première voiture qui passe pour alerter les Pompiers. En effet, à cette époque, soit c’est les gendarmes ou les habitants qui actionnent la sirène pour donner l’alerte, l’homme providentiel qui « passe » à la route a ce moment là, c’est Mr Balança boucher à Lezat. A « las pouilles » l’incendie prend de l’ampleur, mais ce bâtiment est constitué d’une charpente en pur cœur de chêne surmontée de tôles ondulées, cela va faire comme un « couvercle » et va retarder un peu l’effet dévastateur du feu. Les minutes d’attente paraissent une éternité et pour la première fois je vois dans les yeux de mon grand père le désespoir, la crainte de tout perdre, lui qui avait connu la guerre, combattu les nazis et connu 4 ans de captivité en Allemagne, lui le dur avec un physique a la « Lino Ventura » le voilà  les bras ballants et impuissant devant un tel brasier, la chaleur est telle que l’on doit reculer au moins a 25m . Enfin on entend les 3 coups de sirène au loin, ça y est les secours vont arriver !!!!.Ma grand mère  de ce temps a essayé de sortir le maximum de choses de l’intérieur de la maison, linge, papiers, les affaires essentielles sont stockées provisoirement sur le pré a 50m de la maison ; moi je stresse a l’idée de voir disparaître la ferme en totalité, je sors le chiot et je libère les lapins de leur cages, les vaches sont déjà dehors ainsi que les poules. Au loin on entend le « pin- pon » … ma grand mère s’écrie : Ils sont vers  « L’Héreté » Ils : c’est les pompiers de Lézat qui montent avec leur camion, chargé comme une mule, 3000l d’eau, 8 hommes plus tous les agrès(1), soit la bagatelle de 5 a 6 tonnes de charge et il faut la monter la côte de « l’Hérété » et puis celle de « Villaret » ,le chemin qui mène a la ferme est étroit et chaotique, en terre, très peu empierré a l’époque, cela risque de retarder un peu les secours mais par chance il fait sec et le chemin est praticable.  Mon grand père « peste » après le maire de l’époque….  « Mais qu’est-ce qu’il attend celui-là à  venir nous faire un chemin digne de ce nom ? Imagine me dit t’il si c’était l’hiver ??? » Enfin on entend le son bien particulier du « Berliet » 4 cylindres essence, bruit qui sera atout jamais gravé

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