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"le BERLIET" de mon enfance

Tout a commencé par une après midi torride du mois de juillet 1968.J’ai onze ans et je suis en « vacances » chez mes grands parents qui habitent au lieu-dit « las pouilles ». Apres avoir pris le repas de midi, mon grand père et ma grand mère partent faire une petite sieste bien méritée, quand à moi je pars a l’étable m’amuser avec un petit chiot de quelques mois, dehors il fait chaud, très chaud même, vous savez ce genre d’après midi où il n’y a aucun courant d’air, un bon « cagnas » comme on dit ici dans le lézadois. Tout a coup, une légère fumée envahit l’étable, je trouve cela bizarre et je sors à l’extérieur pour voir……… Stupeur le hangar qui jouxte la maison commence à brûler, quelques flammes d’ici-de-là, je cours vers la chambre de « papi » et lui dis que le hangar est en feu et qu’il faut se lever vite. Celui-ci n’en croit pas un mot et il croit que je lui raconte encore des bêtises, j’insiste vivement ; mais il ne me prend  toujours pas  au sérieux. Tentative auprès de « mamie » qui elle, comprenant que je ne plaisante pas,  court  vers le hangar et revient toute haletante et toute retournée.

Mon grand père pense alors que c’est sérieux, et va à son tour sortir, et déjà le hangar est en flammes, il se met à crier très fort « au secours !!!! au secours !!! » pour appeler à l’aide les voisins. Derrière la maison il y a une petite mare, il prend un seau et jette vigoureusement de l’eau sur le foyer. Peine perdue car la totalité du hangar est en feu. Il faut savoir que sous ce bâtiment, mon grand père avait stocké tout le foin d’une année pour nourrir ces 5 vaches ; soit environ une cinquantaine de mètre cubes de foin en vrac bien sec, un combustible parfait pour que toute la maison soit dévorée par le feu. Je vous rappelle que cela se passe en 1968, pas de téléphones dans les fermes, pas de portables comme aujourd’hui, seuls les artisans, commerçants et notables ont le privilège de posséder le fameux appareil. Mais comme « papi » a crié tellement fort,  ma mère qui habite à 150m de là, a entendu l’appel et voit depuis « Carrou » les flammes, court vers la route qui descend vers Lézat , arrête la première voiture qui passe pour alerter les Pompiers. En effet, à cette époque, soit c’est les gendarmes ou les habitants qui actionnent la sirène pour donner l’alerte, l’homme providentiel qui « passe » à la route a ce moment là, c’est Mr Balança boucher à Lezat. A « las pouilles » l’incendie prend de l’ampleur, mais ce bâtiment est constitué d’une charpente en pur cœur de chêne surmontée de tôles ondulées, cela va faire comme un « couvercle » et va retarder un peu l’effet dévastateur du feu. Les minutes d’attente paraissent une éternité et pour la première fois je vois dans les yeux de mon grand père le désespoir, la crainte de tout perdre, lui qui avait connu la guerre, combattu les nazis et connu 4 ans de captivité en Allemagne, lui le dur avec un physique a la « Lino Ventura » le voilà  les bras ballants et impuissant devant un tel brasier, la chaleur est telle que l’on doit reculer au moins a 25m . Enfin on entend les 3 coups de sirène au loin, ça y est les secours vont arriver !!!!.Ma grand mère  de ce temps a essayé de sortir le maximum de choses de l’intérieur de la maison, linge, papiers, les affaires essentielles sont stockées provisoirement sur le pré a 50m de la maison ; moi je stresse a l’idée de voir disparaître la ferme en totalité, je sors le chiot et je libère les lapins de leur cages, les vaches sont déjà dehors ainsi que les poules. Au loin on entend le « pin- pon » … ma grand mère s’écrie : Ils sont vers  « L’Héreté » Ils : c’est les pompiers de Lézat qui montent avec leur camion, chargé comme une mule, 3000l d’eau, 8 hommes plus tous les agrès(1), soit la bagatelle de 5 a 6 tonnes de charge et il faut la monter la côte de « l’Hérété » et puis celle de « Villaret » ,le chemin qui mène a la ferme est étroit et chaotique, en terre, très peu empierré a l’époque, cela risque de retarder un peu les secours mais par chance il fait sec et le chemin est praticable.  Mon grand père « peste » après le maire de l’époque….  « Mais qu’est-ce qu’il attend celui-là à  venir nous faire un chemin digne de ce nom ? Imagine me dit t’il si c’était l’hiver ??? » Enfin on entend le son bien particulier du « Berliet » 4 cylindres essence, bruit qui sera atout jamais gravé

Commentaires

  • MAGNIFIQUE!!!!!!!

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