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La vie des hommes est indissociable de l’histoire du feu. La combustion leur a tout apporté : lumière, chaleur, défense. Souvent, l’incendie leur a également tout enlevé, un combat sans fin, qui prouve que l’homme ne s’est jamais concilié tout à fait avec le feu. Les anciens, soucieux de sauvegarder le patrimoine qui fait la richesse et la splendeur des cités, reconnaissent la nécessité de gens affectés au service de la lutte contre les incendies. Les Grecs, les Hébreux et les Égyptiens entretiennent des troupes spéciales dont les attributions correspondent sensiblement à celles des pompiers et de gardes municipaux.

Rome entretient des veilleurs de nuits recrutés et dirigés par des magistrats particuliers, les triumvirs et les décemvirs. Puis, en l’an 6 de notre ère, sous le règne d’Auguste, est créée une légion de six cent vigiles répartis en cohortes et placée sous les ordres du prôfectus vigilum. Les successeurs d’Auguste perfectionnent cette institution chargée du maintien de l’ordre et de la lutte contre les incendies. Ils l’introduisent dans les principales villes de l’empire. Ces vigiles effectuent des patrouilles à l’intérieur de quartiers déterminés ; aussitôt qu’un incendie éclate, ils donnent l’alarme en criant : « À l’eau ! À l’eau ! » et se mettent à combattre le feu. À cette époque, on utilise des seaux, des haches, des perches à crocs, des échelles, mais aussi des appareils dénommés siphi publici ou siphons publics. Dans « l’architectura », traité de mécanique dédié à Auguste par Vitruve, l’auteur attribue à Ctésibius, qui vit en Alexandrie, environ 130 ans avant J-C, l’invention de la pompe aspirante et refoulante. Incorporée à l’Empire, la Gaule goûte les bienfaits de la civilisation et de la paix romaine. Selon les provinces, les matricarii et les custodes nocturi ou gardes d’incendie, guetteurs et gardiens de nuit assurent les mesures de protection dans les agglomérations. Ce système de gardes nocturnes est restauré et renforcé par des textes des années 595 et 813. Ceux-ci ordonnent la désignation d’habitants, dans le but de veiller au salut commun et de remédier aux périls ainsi qu’aux maux survenant par le feu.

En 1254, Louis IX réalise ses grandes ordonnances et les premières réformes administratives importantes. La réorganisation du guet donne une idée de l’état d’inquiétude qui règne alors dans les cités. Dans un document sur l’époque on peut lire : « les habitants de Paris avaient supplié le roi de leur permettre de faire le guet pendant la nuit, pour prévenir et empêcher les voleries, larcins, inconvénients du feu, violences, ravissements de femmes et filles, sacrilèges ».

De 1363 à 1367, l’institution du guet ne consiste plus uniquement dans l’exécution de patrouilles effectuées par des cavaliers et des archers. L’instauration d’un service de garde de nuit à demeure est décidée. Le guet assis est alors assuré par des groupes de commerçants désignés prenant à tour de rôle le service de veilleur de nuit dans des postes de garde, généralement situés aux carrefours des rues. En 1371, Charles V édicte l’ordonnance qui : « enjoignit a toutes manières de gens de quelque condition ou état qu’ils soient de mettre un muid plein d’eau a leur huis, crainte de feu, sous peine de dix sols parisis » On voit alors apparaître divers engins d’extinction. C’est ainsi que plusieurs villes utilisent des seringues faites en bronze, de 3 litres de contenance, alimentées par des petits réservoirs installés sous les combles des principaux édifices qui recueillent les eaux de pluie.

En 1611, plusieurs ordonnances, édits et arrêts précisent les attributions des différents services. Il est enjoint aux officiers et archers du guet « de faire bonne et sure garde de nuit, pour entretenir le repos et la tranquillité publique, et en cas d’incendie, d’avertir aussitôt le commissaire du quartier ».Par ailleurs, les maîtres maçons, couvreurs, charpentiers doivent faire connaître le lieu de leur domicile, afin de pouvoir être requis avec leurs compagnons pour se rendre sur les lieux du sinistre. Un peu plus tard, la présence de religieux sur les sinistres devient de plus en plus courante. Ces moines se portaient, munis de haches, d’échelles et de seaux, partout où le feu exerçait ses ravages.

 

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